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Informations du film


MISE EN LIGNE : Septembre 2021
DURÉE : 30mn04
LIEU DE TOURNAGE : Région d'Aspet (31)
TOURNAGE : Juin 2020
SOUS-TITRE : Français, à venir
RÉALISATION : Benoit Cassegrain
MONTAGE : Benoit Cassegrain
IMAGES : Anaïs Just, Jordan Font, Benoit Cassegrain
IMAGES SUPPLÉMENTAIRES : Bernard Bertrand, Damien Dekarz





Bernard en quelques lignes…

A travers la maison d'édition qu'il a créée, Bernard a écrit de très nombreux ouvrages, plus de 70. Chacun d'entre eux est le fruit d'un attachement profond à une plante, à une technique, à un geste précis. Comme il le dit lui-même, il est un "touche-à-tout" amoureux porté par son insatiable curiosité. Le partage de connaissances est, dans sa vie, central. Si il avait une trentaine d'années aujourd'hui, il ferait très probablement comme Damien Dekarz et partagerait ses passions sur Youtube. Mais à l'époque, il n'y avait pas d'internet et c'était le livre qui permettait d'essaimer au plus grand nombre.

Au-delà des écrits, toute sa vie est basée sur l'observation de la "nature", de l'expérimentation et de la transmission. Aujourd'hui, ces multiples activités tournent toutes autour de cela à travers des conférences, des stages, de l'écriture de ses deux magazines, des visites de son lieu, etc. Il est habité par ce désir profond de renouer le lien qui s'est distendu entre la société dite "moderne" et le vivant. Il partage ce même objectif avec son grand ami, Kim Pasche, avec lequel il a noué une complicité de longue date.

D'une nature très optimiste et bienveillante, Bernard continue et continuera sans relâche à partager son amour de ce qui nous entoure.

Un gardien du vivant
et des savoirs anciens


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Bernard Bertrand, aventurier de l'ordinaire


En quête d'autonomie

Ils rêvaient de territoire sauvage, de vie simple et autonome. Il y a un peu plus de quarante ans, en 1977, Bernard et Annie-Jeanne, sa compagne de l'époque, se sont installés dans la montagne non loin d'Aspet. Ils trouvèrent alors une vieille ferme, au centre de laquelle coulait une source. "Ce n'était pas une ruine, plutôt une maison abandonnée depuis plusieurs dizaines d'années" explique-t-il. Le toit et les murs étaient plutôt en bon état. Le reste, il fallait tout refaire. Mais c'est ici, ils le sentent ! Les voilà arrivés à Terran, commence alors une vie d'aventures qui perdure encore aujourd'hui.

Pour concrétiser ce rêve, Bernard doit se former, apprendre de nombreuses choses qu'il ignore à l'époque. C'est alors qu'il rencontre, non sans peine, un vannier puis un sabotier. Il s'éprend de passion pour la vannerie et les "vieux" savoir-faire en général.

Bernard s'attaque aux premiers travaux autour de la maison. Il commence par défricher les ronces et la forêt envahissante autour du lieu de vie tout en débutant la rénovation des premières pièces à vivre. Ensuite, il rénove un four à pain. Il fait tout à la main : scier les arbres, réparer la toiture, fabriquer les meubles, etc. Pendant cette période, il apprend tout un tas de choses et se familiarise avec le territoire qui l'entoure. Il aime cette vie pleine de sens où il se débrouille avec peu et pourtant, fait beaucoup !


Bernard pose ainsi les premières pierres de son chemin personnel. Il se rend compte tout au long de ces années qu'il aime travailler de manière simple avec les connaissances et les savoirs de ses aînés. Malheureusement, il a des difficultés à trouver des personnes ou des ouvrages qui les expliquent. Alors, il décide de transmettre ce qu'il (re)découvre au fur et à mesure de ses expériences afin d'en garder une trace. Sans le savoir encore, les éditions Terran sont en train de germer dans ce terreau fertile !

Terran, une maison abandonnee

Bernard revient sur les origines de la maison et de son état à l'époque.


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Un itinéraire tracé par

son amour du Vivant





Des aventures en famille


Première expédition


Petits paysans en polyculture, Bernard et Annie-Jeanne vendent les produits de leur petite ferme au marché d'Aspet. Ils ont alors trois vaches et transforment de nombreux végétaux sauvages récoltés dans la forêt (confitures de petits fruits, quiches à l'ortie, etc.). Au fil des années, Bernard ressent l'envie d'autre chose, il a besoin de nouvelles expériences.




Entre temps, deux enfants sont nés, Perrine et Denis. Alors qu'ils vont bientôt avoir 7 et 9 ans, Bernard et Annie-Jeanne ont envie de vivre et de leur transmettre autre chose que ce qu'ils apprennent à l'école. L'idée d'une année scolaire sabbatique autour de la péninsule ibérique est en train de se dessiner. Le voyage se fera en roulotte. Faut-il encore trouver quelques sous et organiser la ferme en leur absence. Et puis, à 15 jours du départ, la peste équine fait son apparition et chamboule tous les plans, empêchant aux chevaux le passage des frontières. Mais, rien n’arrête la famille de baroudeurs, le départ se fera au Portugal, à pied et avec des chevaux trouvés sur place. Après 2 mois d’aventure, la peste équine arrive au Portugal, immobilisant les chevaux sur place. A nouveau, il faut rebondir et c'est finalement à vélo qu'ils voyagent en famille pendant plus de huit mois. Pour financer le voyage Bernard a emporté une machine à écrire dans ses bagages, il écrit des articles sur cette aventure pour le magazine de la France Agricole. Les enfants, eux, apprennent l’essentiel de leur programme entre les étapes, ils sont les "petits-reporters" de leur école à Sengouagnet.



La route des grues



C'est au bord de la fenêtre, une nuit d'automne, que l'idée fit irruption au sein de la famille. Le survol de ces majestueux oiseaux alors en pleine migration, leur donna l'envie de les suivre. Deux ans plus tard, après de moultes péripéties, cette expédition pouvait enfin voir le jour.



Illustration de la 4ème de couverture du livre - Le J9 et l'ULM


Le 4 Octobre 1993, Bernard, Annie-Jeanne, Perrine (13 ans) et Denis (11 ans) embarquent pour une folle aventure. Ils se mettent en route, à bord de leur J9 aménagé, pour la Suède où va débuter une expédition peu ordinaire. Ils vont suivre la migration des grues cendrées jusqu'en en Espagne. Bernard, accompagné de Geo, un pilote expérimenté, va suivre à vue les oiseaux migrateurs à bord d'un ULM. Le reste de la famille les accompagne, un peu plus bas, sur les routes, à bord du camion.

Cette belle épopée, Bernard la raconte dans un livre, son premier. Et déjà, on perçoit ce que sera l'essence de ses prochains ouvrages. Ce livre est écrit en deux parties. Une première relatant leur belle aventure familiale et la deuxième, entièrement consacrée aux grues : "la petite anthologie illustrée de la Grue".




Le jardin de sortilèges





A la même époque, Bernard propose à Annie-Jeanne de transformer progressivement leur lieu de vie en ferme pédagogique. C’est tout d'abord un sentier d'interprétation qui voit le jour. Son objectif : montrer que le travail d’un petit paysan créait de la biodiversité. Puis, c’est au tour d'un jardin somptueux, où de nombreuses espèces végétales se côtoient harmonieusement, d’être aménagé. Le jardin de sortilèges est né et attire beaucoup de monde ! L'endroit est magique, de nombreux détails l'embellissent et démontrent tout l'amour que les deux complices éprouvent envers le vivant.




Canoe en ecorce de bouleau

Bernard a découvert cette technique de vannerie à base d'écorce un peu plus tard. Avec elle, il est possible de se fabriquer très rapidement des récipients étanches et de très jolies boites.

C'est en Ontario que Bernard et Christina, sa compagne depuis 2015, construisent leur premier canoë amérindien. Kim contribue à l’aventure. Pour Bernard un nouveau rêve d'enfant se concrétise. Depuis, ils en ont construit deux autres et ont comme projet d'en faire le sujet d'un prochain livre !

Vidéo de Bernard Bertrand filmée en Ontario


Un précurseur






L'ortie, une découverte pour les non-initiés


Connaissant les propriétés et les vertus de l'ortie, Bernard se lance, en 1995, dans l'écriture du livre "les secrets de l'ortie". A l'époque, pour la plupart des gens, cette plante est le symbole de la "mauvaise herbe". Le livre, et les connaissances partagées à travers lui, surprennent ! Bernard est alors invité à en parler dans des médias nationaux. Le succès des ventes est également au rendez-vous. L'activité d'écrivain commence à prendre de plus en plus d'importance et les éditions Terran pointent à présent le bout de leur nez. Aujourd'hui, notre regard sur cette plante (et les plantes en général) a beaucoup évolué et on peut le remercier d'y avoir contribué il y a plus de 25 ans déjà.


Allée devant la maison


La guerre de l'ortie

Quelques années plus tard, en 2002, et encore d'avantage en 2006 avec la "Loi d'Orientation Agricole (LOA)" débute la guerre de l'ortie. Cette loi classe les produits naturels, dont le purin d'ortie, dans la catégorie des produits "phytopharmaceutiques". Désormais, il est nécessaire d’obtenir une homologation officielle pour leur commercialisation, la détention. Même la diffusion des connaissances à leur sujet est passible d'une lourde condamnation de deux mois de prison ferme et 75 000 € d'amende ! Nombreux sont ceux qui s'indignent et mènent cette "guerre de l'ortie". Bernard signe alors avec Eric Petiot et Jean-Paul Collaert le livre "Purin d'ortie et compagnie" qui fit couler beaucoup d'encre à l'époque. Eric Petiot étant même perquisitionné chez lui.

Ci-dessous, une vidéo de Damien et Marie de la chaîne Permaculture, Agroécologie, etc… interrogeant Bernard à ce sujet.



La vannerie sauvage et les autres

Passionné par la vannerie depuis qu'il a une vingtaine d'années, et plus particulièrement par la vannerie paysanne, c'est à dire celle du quotidien, il publie un premier livre d'initiation qu'il intitule : Vannerie Sauvage. Ce terme marque les esprits et devient aussitôt une dénomination commune. Désormais, nombreux sont les stages à travers la France proposants des initiations où la première activité est de faire un tour pour aller collecter les matériaux nécessaires.



Mais Bernard est un récidiviste ! Il popularise les ruches de biodiversité avec un nouvel ouvrage paru en 2015. Sur ce même sujet, il a lancé il y a quelques années une revue consacrée aux abeilles : Abeilles en liberté.


Ruche expérimentale accrochée à la maison

Il y a peu de temps, sur notre route de "troubadours", nous avons rencontré Philippe, un apiculteur lecteur de cette revue, et surtout conscient de ces enjeux. Ce dernier n'a plus d'abeille "en exploitation" chez lui. Aujourd'hui, il intervient quand des personnes sont gênées par un essaim (dans un volet, dans un mur ou un arbre trop près de la maison). Alors, il essaye de récupérer la colonie et de la déplacer pour la mettre dans un lieu où elle pourra survivre. Il lui arrive de récolter un peu de miel pour sa consommation, mais ce sera seulement le surplus que les abeilles auront produites et qu'elles n'auront pas besoin.

Philippe nous expliquait qu'ils étaient quelques apiculteurs seulement à avoir cette attention et cette pratique. Il est très reconnaissant envers Bernard qui, une nouvelle fois, essaie de faire évoluer les pratiques et les consciences.

Philippe Cagnac, apiculteur-amateur respectueux des abeilles
dans le piémont Cévenol




Un touche-a-tout



Bande annonce du Film de Perrine Bertrand et Yan Grill, co-produit par Bernard (Terran Magazines)

• Film actuellement au cinéma - Plus d'infos ici Jupiter Films


Pour aller plus loin




Kim et Bernard

- une complicité de longue date -



Ils se sont rencontrés la première fois chez François Couplan, l'ethno-botaniste. Bernard était invité à participer à l'un de ses stages pour partager également ses connaissances des plantes. Quant à Kim, il travaillait auprès de François depuis de nombreuses années.

Leur passion commune et leur curiosité sur les sujets tournant autour du "vivant" les rapprocha rapidement. Kim partagea avec lui ses projets de vie au Yukon dans le grand nord canadien. Bernard fut aussitôt séduit et lui proposa de le rejoindre de temps en temps. Il le fit à 5 ou 6 reprises.

Depuis une réelle amitié s'est tissée entre eux. Ils écrivent actuellement leur second livre ensemble, le tome 2 de l'ouvrage "Art de vie sauvage". Comme l'explique Kim dans l'interview ci-dessous, il y a une réelle complémentarité ainsi qu'une grande complicité entre eux.

Damien Dekarz

- une chaîne pour partager -



Damien et Marie sont venus filmer Bernard dans le cadre de leur chaine Youtube "Permaculture, Agroécologie, etc…". Ce fut un honneur pour nous de les rencontrer. Nous nous intéressons depuis longtemps à ce qu'ils partagent à travers leurs vidéos. C'est sûr que ce jour-là, nous ne leur avons pas simplifié la tâche en les filmant en train de filmer !

Voici la vidéo qu'ils ont réalisé avec Bernard et qui a reçu un très bel accueil sur internet :




Un aventurier de l'ordinaire,
Amoureux du vivant

Bernard, tout au long de son parcours, a toujours essayé de partager son amour pour le vivant. Il pourrait s'enorgueillir d'avoir d'ores et déjà fait beaucoup évoluer les consciences et les actions d'un grand nombre d'entre nous. Mais bien au contraire, il demeure toujours aussi humble et motivé. Il se rend bien compte que le chemin qui reste à parcourir est encore long. Le monde qui nous entoure n'est pas encore comme il le souhaiterait :

Respectueux du vivant !



Liens

• Bernard :

- Les éditions Terran Magazines www.terranmagazines.fr
- Le lien créatif www.leliencreatif.fr
- Abeilles en liberté www.abeillesenliberte.fr
———
Chaine Youtube de Bernard : Sa chaine

- Podcast d'Anaïs Just c'est quand qu'on va où ? qui interroge la place de l'enfant dans la société : ici avec Bernard - "Offrir à ses enfants une vie de pionniers"

• Damien Dekarz :

- La chaine Youtube : permaculture agroécologie etc…
- La vidéo avec Bernard : https://youtu.be/GGMgT_aTE-I
- Livres de Damien : La forêt comestible et Permaculture au jardin aux éditions Terran

• Kim Pasche :

- Film de "Passe moi les jumelles" : Kim part sur les traces des premiers humains dans le Grand Nord canadien
- Livre de Kim et Bernard : Arts de vie sauvage, gestes premiers aux éditions Terran
- Podcast d'Anaïs Just c'est quand qu'on va où ? qui interroge la place de l'enfant dans la société : ici avec Kim - "Accueillir le sauvage de l'enfance"

A propos


Les REPORTERS TROUBADOURS...

...sont à la recherche d'histoires inspirantes pour nous donner l'envie et l'enthousiasme d'essayer nous aussi de vivre nos rêves et de nous rapprocher de notre utopie : un monde plus simple, plus harmonieux et plus solidaire !

Aller à la rencontre de passionné-es qui décident de vivre en accord avec eux-mêmes, c'est à dire de vivre pleinement leur vie. Leurs choix ont souvent été difficile à prendre. En cause la pression exercée par une société bien cadrée, qui utilise, entre autre, l'insécurité économique comme "garde-fou". Et bien justement, oublions les "gardes" et allons voir ces "fous" ! Ces hommes et ces femmes qui ont osé et qui aujourd'hui nous montrent que c'est possible et même bien souvent, nécessaires pour nous-mêmes et pour (notre) l'environnement.

La Participation Libre comme modèle

Expérimentée depuis les débuts de SideWays, Reporters Troubadours continue à utiliser cette forme de financement pour réaliser ces films avec le coeur. Et puis il n'y a pas plus belle "rétribution" que celle qui vienne également du coeur.

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